RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE
RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE
Mon fils ne marche pas encore quand nous emménageons rue des Acacias. C’est un bébé facile à vivre, qui nous donne beaucoup de joie. Jean-Yves fait maintenant pas mal de reportages pour différentes agences de presse, y compris dans des pays en guerre, comme le Liban. Je tremble à chaque départ, surtout depuis le jour où il rentre de Beyrouth avec une interview du leader palestinien Kamal Nasser, qui est assassiné le lendemain. Le reportage avec ses photos passe dans Time et Newsweek la même semaine, ce qui était assez rare paraît-il. Autant dire que je suis soulagée quand le journal Adam l’engage pour photographier les vedettes de l’actualité et du spectacle.
Quelques années heureuses passent. Jean-Yves est très demandé. Il enchaîne reportages, photos de mode et catalogues. De mon côté, je joue au théâtre avec Eddie Constantine tout en étant mannequin, quelquefois sous l’objectif de mon cher et tendre.
Nous sortons beaucoup, puisque c’est l’époque où il photographie Eddie Barclay, Claude Terrail, (Monsieur Tour d’Argent), et bien d’autres, avec qui nous sympathisons et qui nous invitent à leurs soirées. C’est à ce moment-là qu’il rencontre l’un des directeurs du magazine
« Penthouse », qui vit à Londres, et qu’il commence à faire des photos de charme. Bien sûr, il ne manque pas de lui proposer des photos de son modèle favori, c’est-à-dire votre servante, et me voilà la première non-américaine à squatter le sujet central du magazine.