Le déjeuner réunit une quinzaine de convives,
Le déjeuner réunit une quinzaine de convives, dont Maurice Papon, le préfet de police de l’époque, et je suis placée juste en face de Dali. J’ai le souvenir qu’à un moment, il est parti dans un délire d’une bonne demie -heure sur la télévision, et que tout le monde était suspendu à ses lèvres. Je suis incapable de me souvenir du contenu de son propos mais il avait le don de captiver un auditoire, cela ne fait aucun doute.
Quelque temps plus tard, en septembre 68, un gala pour le lancement d’une marque de lingerie doit avoir lieu au Crazy, et des répétitions sont nécessaires. Il fait beau, et je décide de faire à pied le trajet depuis l’avenue de Wagram.
Quand je m’engage dans la rue Pierre Charron, je suis loin de me douter que je vais rencontrer l’homme de ma vie. Alors que je passe devant chez Carvil, chausseur en vogue, l’un des deux hommes arrêtés devant la vitrine m’interpelle. Perdue dans mes pensées, je n’avais pas reconnu cet ami cardiologue, qui me présente Jean-Yves, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avant de m’inviter à boire un verre en leur compagnie à « La belle ferronnière ». Le coup de foudre n’est pas immédiat, mais je trouve Jean-Yves assez séduisant, et quand il m’invite à la première de l’« Odyssée de l’espace », le film de Kübrick, la semaine suivante, j’accepte sans hésiter.