UNE ADOLESCENCE ITINÉRANTE

À la fin de la guerre, son père est nommé directeur de l’UNRWA, en charge des réfugiés, juifs pour la plupart, et la famille s’installe à Biberach, en Allemagne. Une deuxième petite fille est née en 1943, mais seuls les deux aînés vont à l’école du camp avec les enfants des réfugiés. Jean-Yves fréquente aussi la synagogue improvisée dans un baraquement avec ses petits camarades et le voilà, lui le fils d’une catholique et d’un musulman, parlant couramment yiddish, et connaissant toutes les prières en hébreu.. !

L’enfant de six ans qu’il était n’a jamais oublié la traversée en voiture de Berlin en ruines, ni les années de pension dans toute l’Europe, au gré des affectations de Bülent.

Le bilan positif de tous ces voyages est que Jean-Yves et ses deux sœurs parlent couramment plusieurs langues mais il restera marqué à vie par cette enfance en pension, où il arrivait que ses parents, accaparés par les mondanités inhérentes à la fonction de diplomate, « oublient » les enfants à la pension pour les fêtes de Noël.