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le blog d'une petite môme de Pigalle
19 mars 2012

La « nurse » de la famille, un indien qui

 

La « nurse » de la famille, un indien qui mesurait deux mètres vingt-sept, aurait effrayé tout visiteur non prévenu, mais « Big Bear » faisait partie de la famille et les enfants l’adoraient. Pour eux, ses mains monstrueuses – selon la légende qui l’entourait, il aurait étranglé un bison à mains nues – se faisaient menottes, et sa douceur n’avait d’égale que sa patience. Au fil des années, d’autres enfants naquirent, dont l’un mourut dévoré par les loups à l’âge de quatre mois. Le destin s’acharnant, un funeste soir de Noël, le traîneau rempli de cadeaux qui ramenait au ranch non pas le Père Noël mais le chef de famille au beau milieu d’une tempête de neige versa dans un ravin. Il perdit connaissance et fut recouvert de neige en quelques minutes. On le trouva au petit matin, grièvement blessé. Les deux mains gelées, le côté droit paralysé, trois mois à l’hôpital lui sauvèrent la vie mais il était incapable du moindre travail. Il fallut se résigner à regagner le château familial…

Quelques années après leur retour en France, on découvrit d’importants gisements de pétrole sous le domaine que le père de Madeleine avait exploité pendant douze ans. À cause d’une tempête de neige, il était passé à côté de la fortune…Cela n’empêcha pas ses enfants de grandir dans l’aisance, à l’ombre rassurante des arbres centenaires du parc, qui abritaient leur joie de vivre et leur insouciance.

Madeleine devint une jeune fille très indépendante pour son époque. Très indisciplinée, elle n’aimait que ce qui était défendu. Tout naturellement, sa tante préférée était celle que sa mère jugeait « de mauvais conseil pour une jeune fille. » Elle enseignait le français à Smith Collège, à Northampton, dans le Massachussets. Elle invita plusieurs fois Madeleine à lui rendre visite mais jamais sa mère n’accepta de la laisser partir. Dès qu’elle fut majeure et en possession de l’argent laissé par l’un de ses oncles, elle passa outre les réticences maternelles. À New-York, sa tante l’attendait à la descente du paquebot.

Après un an à Smith College, Madeleine partit pour l’université de  Columbia. Elle résidait à la Maison Internationale des étudiants, avec l’une de ses amies, qui l’avait invitée au grand bal du Waldorf  Astoria, où elles s’apprêtaient à se rendre ensemble. Elle avait 28 ans.

 

De son côté, Bülent, mon futur beau-père, que je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer, s’habillait pour le bal de fin d’année de sa fraternité, promotion 1936 . Lui aussi était inscrit à Columbia, au cours de droit international. Il n’avait que 18 ans, et l’itinéraire qui l’amenait jusqu’à la salle de bal du Waldorf était lui aussi assez tortueux.

 

Son père, Haydar Özer, blessé aux Dardanelles, était attaché militaire à l’ambassade de Turquie en Allemagne. C’est là, au cours d’une soirée, qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme, Maria von Molthan, et dont j’ai toujours entendu parler sous le nom de Mamie chapeau, on peut imaginer  pourquoi.

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  • Passée avec bonheur de la scène à l'écriture, je raconte ici mon parcours. Comédienne , ex-danseuse au Crazy, romancière , célèbre en Turquie, embarquez avec moi pour un voyage plein d'imprévus. AVIS aux EDITEURS, les droits pour la France sont libres..
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