Il appelle un jour à la maison en fin de matinée
Il appelle un jour à la maison en fin de matinée : « Christine, si vous êtes libres, je viens déjeuner, j’apporte les entrecôtes » .
À 13 heures, on sonne. Je vais ouvrir. L’ami François est debout sur le paillasson, et son pardessus en vigogne beige est couvert de sang. Ma première pensée est qu’il s’est fait tirer dessus devant chez nous. « Mon dieu, tu es blessé ? Entre vite ». Alors que je referme la porte derrière lui, il me rassure en me tendant le paquet de la boucherie « non, c’est rien, c’est les entrecôtes qui ont coulé. »
Je l’ai revu il y a quelques années à un salon du livre où nous dédicacions nos bouquins respectifs et c’est l’un des souvenirs que nous avons évoqués. Je viens seulement d’apprendre, au moment où j’écris ces lignes, qu’il est mort au mois d’août. Une autre page du passé qui se referme…