J’ai oublié quel numéro portait l’épouse d’Eddie
J’ai oublié quel numéro portait l’épouse d’Eddie à cette époque, je sais seulement qu’elle s’appelait Michèle de Scitivaux, qu’elle avait quitté son amiral de mari et ses enfants pour une immersion chez les people et qu’il lui arrivait d’être songeuse…
Avant la soirée, nous devons déjeuner au Cap d’Antibes, chez Jack Warner, l’un des créateurs de la Warner Bros., où nous nous rendons à grande vitesse dans un Riva Super Aquarama loué par notre hôte. Jack Warner a alors quatre -vingt quatre ans et est étonnant de vitalité et de finesse d’esprit. ( À un moment, un avion privé survole la villa, « tiens, c’est encore Darryl ( Zanuck) qui vient m’espionner ». ) Parmi la quinzaine de convives sont présents sa fille, Barbara, et son gendre, Raymond le Sénéchal, l’un des musiciens de l’écurie Barclay.
Après le repas, le producteur de « Casablanca » et autre « My fair Lady » se saisit d’une serviette de bain et part piquer une tête dans la Méditerranée tandis que Jean-Yves et deux de nos amis partent louer un smoking pour la soirée.
Quand Jack Warner revient se joindre à nous après sa baignade, une des filles chante du Piaf, accompagnée à l’accordéon par le gendre musicien. Prise par l’ambiance, le déjeuner ayant été bien arrosé, je demande à ce dernier s’il connaît « La mort du cygne », il connaît, et je me lance, toujours accompagnée à l’accordéon, dans une improbable parodie du ballet de Saint -Saens, avec un cygne qui en aurait un coup dans l’aile.