Un soir, nous prenons un verre au bar cosy du

Un soir, nous prenons un verre au bar cosy du rez-de-chaussée, redoutable sas d’accès à la discothèque du sous-sol, d’où Jean castel et ses amis commentent avec plus ou moins de bienveillance le passage des nouveaux arrivants, souvent avec un humour décapant, surtout si Jacques Chazot est à une des tables.

À la table voisine, Eddie Constantine parle de la pièce qu’il s’apprête à jouer au théâtre des Capucines. Il ne manque à la distribution que le premier rôle féminin. Pascale Roberts était pressentie, mais lui, pour je ne sais quelle raison, s’y oppose, et il me demande si j’accepterais de faire une lecture le lendemain. Je m’empresse d’accepter.

À l’issue de cette lecture, l’auteur, Jean Stuart, le réalisateur, Michel Vocoret, et surtout Eddie Constantine, sont d’accord pour que j’aie le rôle. Seul le directeur du théâtre y est hostile, souhaitant avoir une tête d’affiche. Finalement, il s’incline devant la majorité.

Nous ne jouerons « Hold-Up » que deux mois, Eddie Constantine étant moins performant sur les planches que sur un écran. Ses trous de mémoire étaient fréquents, et il lui arrivait de sortir de scène sans crier gare pour aller boire du whisky en coulisses à même la bouteille. Même les vieux de la vieille comme Jean Raymond n’avaient jamais vu ça ! À part ces menus travers, il était plutôt sympa, et je n’oublie pas que c’est grâce à lui que j’ai pu vivre cette nouvelle expérience…