PARIS, LE RETOUR
Bientôt, il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas en Italie que je ferai carrière. Rentrer à Paris n’est pas si simple. J’ai résilié le bail de mon studio avenue de Wagram depuis des mois, c’est donc la mère de Jean-Yves qui nous accueillera quelque temps chez elle à Levallois.
À Rome, nous chargeons pour la dernière fois la vieille Dauphine de tous nos biens, en espérant qu’elle daignera nous emmener jusqu’à la gare, en plein centre ville. Pour la dernière fois, le crémier et l’épicier sortent pour nous pousser, aussi émus que nous…Je vois encore leurs grands gestes d’adieu dans le rétroviseur tandis que notre Dauphinette prend de la vitesse dans la Via Orti della Farnesina pour son dernier voyage. Elle rend l’âme à quelques mètres de la gare, où nous l’abandonnons, et où elle est sans doute encore…
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Je passerai rapidement sur les quelques mois qui précèdent la naissance de mon fils Frédéric, le courant passant moyennement entre ma future belle-mère et moi ( nous nous marierons plus tard, quand notre fils aura deux ans, en petit comité, avec seulement nos deux témoins). Elle aurait préféré, on peut le comprendre, une jeune fille à particule, ce qui est loin d’être mon cas. D’autant plus que Jean-Yves était encore en pleine bagarre judiciaire avec son ex-femme, comédienne comme moi, Gémeaux comme moi…Rien pour la rassurer. Les choses s’arrangeront pourtant et elle finira par avoir pour moi beaucoup d’affection, que je lui rendrai. Mais cela prendra un peu de temps...